BERNARD WERBER, LE MAGICIEN DE L'IMAGINAIRE
Ouvrez un livre de Werber... et plus rien n'existera autour de vous. Enfin si. Une réalité. Mais une autre réalité. Une réalité qui transforme les mortels en Dieux ... et les gueux en maîtres du monde. Car à travers ses ouvrages Bernard Werber refait le monde, mais en y instillant une forte dose d'espoir et de rêve. Pour preuve "L'ultime secret" : comment un quidam du nom de Jean-Louis Martin, cloué dans un lit au stade du légume, peut acquérir un savoir extraordinaire et piloter l'humanité ? Et on y croit. Comment ne pas croire que l'on puisse transformer un asile de fous en usine high-tech où la maladie serait utilisée à bon escient, où le travail serait "motivé", avec des paranoïaques qui inventeraient des machines de télé-surveillance ultra-perfectionnées, des autistes experts dans les calculs qui en définiraient les dimensions, et des maniaques qui les assembleraient avec précision.
Rencontre A. Elorn et B. Werber Salon du Livre de Genève 2009
L'auteur qui a popularisé les phéromones ("Les fourmis") a le don et le talent de s'appuyer sur des études scientifiques solides pour étayer ses propos. Même support scientifique pour ce voyage au frontières de la mort, et à la recherche du Paradis, en compagnie des "thanatonautes", un roman qui mêle mythologie et religions à une réalité plus abrupte, avec en filigrane les témoignages de ceux qui ont expérimenté la mort imminente et le fameux couloir lumineux de l'autre monde. Même analyse scientifique, mais sous un angle humoristique cette fois, avec "Nos amis les terriens", où l'auteur interroge : "Les terriens sont-ils comestibles, étanches ?". L'ouvrage, destiné aux extra-terrestres ayant découvert par erreur notre planète (et qui a fait l'objet d'un film réalisé par Claude Lelouch) est suivi d'un entretien avec Boris Cyrulnik. Qu'il s'agisse de la trilogie des Fourmis, du cycle des aventuriers de la Science, du cycle des Anges, du cycle des Dieux, des nouvelles, ou des "encyclopédies du savoir relatif et absolu", chaque livre a des sources scientifiques ou documentaires précises qui crédibilisent une approche effrayante de réalisme.
Car Bernard Werber est avant tout un scientifique... jusqu'au romantisme de ses personnages dont la passion s'exprimera en ces termes : "Il l'embrasse plus longuement (..)Il passe la barrière de ses lèvres et de ses dents. Sa langue s'aventure à la rencontre de celle de Lucrèce, provoquant un contact électrisant. Les papilles du fond, un peu plus volumineuses donnent l'impression d'une râpe molle. Ils découvrent le goût de leurs bouches sur toute la surface de leurs cinq cent mille bourgeons gustatifs récepteurs.(..) Ils s'embrassent toujours. Au premier cocktail hormonal, s'ajoute une hormone plus rare, la lulibérine, aussi baptisée hormone du "coup de foudre". Leurs sueurs changent imperceptiblement d'arômes.(..) Isidore émet des phéromones aux relents de musc. Maintenant ils sont connectés olfactivement"
