ACTUALITES

. Du roman engagé au roman dégagé :
C’est fait. Aux États-Unis la censure est revenue au galop et n’a rien à envier aux heures tristement glorieuses du maccarthysme. On censure, on réécrit, on réadapte.

. Louis Pouzin :  Dire qu'internet aurait pu être français...
« Internet aurait pu être une invention française et s'appeler Mitranet. Mais voilà : nul n'est prophète en son pays, notamment un pays où les monstres sacrés passent sous les fourches caudines de sacrés monstres.

. La liberté "activée" ou "désactivée"... au gré du vent  
« Nous ne vivons plus sous un régime démocratique mais sous un régime d’exception permanent. Il s’est passé quelque chose de grave et on ne reviendra pas en arrière »

. Du côté créole
Un texte écrit initialement en Français a été traduit en créole réunionnais

. Mystère à la cathédrale de Strasbourg
Et si la vérité était ailleurs ?

. The Pamelas :
Un message d'espoir en guise d'adieu






. Le Quadrilatère des Paradoxes 

Le Quadrilatère des Paradoxes projette dans un monde futuriste dirigé par une Intelligence Artificielle invisible et obscure, le Quantique. La pollution n’est plus, le climat est maîtrisé, la violence est inexistante, les fléaux endémiques sont enrayés, la société est sous contrôle. Un monde où « tout va bien ».


A.J.  ELORN

. Publications



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Du roman engagé au roman dégagé

C’est fait. Aux États-Unis la censure est revenue au galop et n’a rien à envier aux heures tristement glorieuses du maccarthysme. On censure, on réécrit, on réadapte. Pour que les œuvres soient compatibles avec le reformatage des cerveaux qui exige une pensée unique, une pensée officielle, il en va ainsi jusqu’aux contes pour enfants dont on supprime les phrases qui heurte la bien-pensance.
En place des relecteurs, les éditeurs investissent dans des « nettoyeurs » chargé de supprimer certains passages contenus dans les romans,  afin qu’ils soient servis « propres » aux lecteurs, c’est-à-dire dépourvus de ce qui fait leur piment et pourrait être sujet à scandale. Étonnant  d’ailleurs, car le scandale fait le « buzz » et le « buzz » assure la publicité.
La censure, couplée à l’émergence de la culture AI, celle de l’intelligence artificielle, celle sans âme construite par des algorithmes, laisse augurer le pire en matière de littérature. Elle trace les contours d’une société future où se côtoieront deux mondes bien différents. D’un côté celui des privilégiés, une caste élitiste dont les enfants sauront lire, écrire, compter et accèderont  à la connaissance réelle via les œuvres d’origine, une caste armée pour dominer. De l’autre, celui des incultes une caste inférieure dont les enfants n’auront plus besoin de savoir lire ni écrire car soumis à l’assistanat de l’intelligence artificielle, à  qui l’on diffusera (oralement sans doute)  des écrits mensongers ou dénaturés, une caste maintenue  sous influence pour être dominée.
Plus que jamais, à ceux qui refusent cette fatalité il conviendra de conserver précieusement les œuvres d’origine et de transmettre cette culture aux nouvelles générations, afin qu’elles sachent à quoi ressemblait la littérature avant que la bêtise ne s’en empare.
Espérons que cette littérature décadente, à l’image des cerveaux qui la véhiculent, s’arrêtera aux frontières de l’Europe et surtout à celles de la France, patrie des belles lettres... pour combien de temps ???






Louis pouzin : Dire qu'internet aurait pu être français....

Internet aurait pu être une invention française et s'appeler Mitranet. Mais voilà : nul n'est prophète en son pays, notamment un pays où les monstres sacrés passent sous les fourches caudines de sacrés monstres. En 1973, un bourguignon nommé Louis Pouzin invente le concept du datagramme, à l'origine du protocole TCP/IP qui a permis le lancement d'internet. Il le développe à travers le réseau Cyclades, concurrent d'Arpanet (l’ancêtre d’internet) aux USA. Devenu opérationnel en 1975, le concept a permis de tester une interconnection de 25 ordinateurs basés en France, à Londres et à Rome. Ces travaux intéresseront particulièrement les Américains Vinton Cerf et Bob Kahn, réalisant tout le potentiel des recherches de Louis Pouzin et de son équipe, avec qui ils collaborent étroitement.

En 1978, pour des rivalités d'intérêts financiers qui opposent les télécoms au numérique, le gouvernement  Français préférera développer le protocole transpac à l'origine du minitel dont on connaît la finalité. Confisquant les subventions et tous moyens de fonctionnement au monstre sacré, de sacrés monstres offriront au projet Cyclades un enterrement de première classe, couronné de la belle épitaphe dévolue à ceux que la bêtise veut plonger dans l'oubli : « Louis Pouzin ? C'est qui ça ? ».

La même année, Vinton Cerf et Bob Kahn, œuvrant à la refonte d'Arpanet à l’université Stanford, s'inspireront des travaux de Louis Pouzin et de son équipe pour lancer le protocole TCP/IP. Et par la même occasion l'internet d'aujourd'hui. Ainsi, les défuntes Cyclades légueront aux USA l'héritage intégral d'internet et le contrôle de sa gestion (ex : les noms de domaine sont gérés exclusivement par l'ICANN). Ne restera que la liberté d'utiliser le réseau, âprement défendue par Tim Berners-Lee.

Les Cyclades inhumées, Louis Pouzin poursuivra sa carrière en direction d'autres projets pilotes. Mais si l'inventeur est honoré dans bien des pays étrangers dont les États-Unis où ses travaux sont largement reconnus, en France il tombera délibérément dans les oubliettes pendant près de 30 ans. Et pour cause, les sacrés monstres mettront longtemps à digérer le ridicule d'avoir raté l'innovation du siècle et l'opportunité que l'hexagone soit pionnier de l'internet.

Ce n'est qu'en 2003 que le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, en la personne de Claudie Haigneré, s'aventurera à lui remettre la Légion d'honneur, déclarant non sans humour :
« Je vois dans cette cérémonie qui nous réunit ce soir, outre la reconnaissance naturelle que la France doit à ses chercheurs et ingénieurs d'exception, un double symbole. D'abord le symbole d'une recherche telle que je l'appelle de mes vœux : mobile, réactive, originale, sobre et efficace. Ensuite, le symbole d'une France en mouvement, d'une France en avance. »

Plus prestigieuse sera la reconnaissance de la couronne britannique et la récompense décernée en 2013 à Louis Pouzin en même temps qu’à Vinton Cerf, Bob Kahn, Tim Berners Lee et Marc Andreessen, le Queen Elizabeth Prize for Engineering, comparable au Prix Nobel dans le domaine de l'ingénierie.
Internationalement reconnu, le monstre sacré recevra également en 2001 le prix IEEE Internet pour l'invention du datagramme, en 2015 les Lovie Awards pour avoir  « posé la pierre de base la plus importante dans la création d’internet » et en 2016, le Prix de l'homme numérique de l'année décerné par l'Arménie qui a adopté l’internet de nouvelle génération RINA .

En 2018, Chantal Lebrument et Fabien Soyez, tous deux passionnés d'internet, ont consacré une biographie exhaustive et illustrée à notre héro, intitulée  Louis Pouzin - l'un des Pères de l'Internet  et relatant sa carrière, ses travaux, ses projets.

Nombreux sont aujourd'hui les sites qui s'intéressent aux travaux passés ou présents de notre monstre sacré. Mais on s'attardera plus particulièrement sur le site Rina, un projet pour l'internet nouvelle génération qui détaille le projet RINA (Recursive Internetwork Architecture) protocole de communication  plus simple, plus rapide et plus sécurisé que les protocoles utilisés sur Internet.

Sur le site, on pourra lire : À la question de savoir quelles seraient les solutions pour remédier aux dérives actuelles du web, Louis Pouzin répond « qu’il faudrait tout simplement un nouvel internet, qui permette d’offrir des services sécurisés, un Internet basé sur les besoins des gens, à l’abri des monopoles internationaux et des fake news. C’est l’idée du projet RINA, lancé par l’américain John Day, auquel je collabore. Malheureusement, la France est en bas de la liste des pays intéressés par RINA ».
Désespérant...






La liberté "activée" ou "désactivée" ... au gré du vent

« Nous vivons l’apogée de cette société disciplinaire. Une société où la liberté de l’autre nous est devenue insupportable ; une société délatrice, répressive et punitive où chaque geste et chaque parole doit se conformer à un ordre moral totalitaire. (..)Nous avons découvert que la liberté n’était plus inaliénable et inconditionnelle (..) mais autorisée par le pouvoir en fonction du comportement que l’on adopte, un objet de récompense pour le citoyen docile et discipliné. Ce qui nous a été volé nous est rendu à la condition de notre bon comportement, tel un enfant auquel on accorde une sortie s’il a été suffisamment sage, tel un prisonnier auquel on accorde un droit de visite supplémentaire pour bonne conduite.»

Rares sont les intellectuels à se prononcer sur les dérives liberticides reconnues et avalisées par le Conseil Constitutionnel, que l’auteur fustige en ces termes : « Quand le droit ne veut plus rien dire, alors l’arbitraire n’est jamais loin ». Le brûlot de Mathieu Slama, Adieu la liberté, revient sans concessions sur la gestion des crises successives dont celle du covid  avance que « nous ne vivons plus sous un régime démocratique mais sous un régime d’exception permanent. Qu’il s’est passé quelque chose de grave et qu’on ne reviendra pas en arrière ». Et « tente d’analyser la manière dont nous avons petit à petit, année après année, perdu le goût de la liberté et ouvert la voie à notre asservissement».  Car cet état d’exception permanent  plébiscité par le peuple, a trouvé « dans l’opinion, un écho très favorable (..) un peuple qui se réveillera peut-être un jour – mais il sera sans doute trop tard»…

Devant des mesures restrictives qui seront suspendues et non abolies, on peut en effet penser que les « images de la « libération » qui conduiront  des gens de tout âge à célébrer ce qu’on leur a « pris de force, de manière illégitime » seront de courte durée. On peut penser que cette liberté provisoire durera le temps d’une éclipse, et passée l’euphorie électorale, des mesures de confinement, de jauges, de restrictions de déplacements ou autres, pourront de nouveau impacter les cafés, les restaurants, les cinémas, les discothèques, les lieux de convivialité, les stades de foot, les lieux de sport et de culture. On peut penser que cette liberté conditionnelle sera, « au gré des crises et des événements préoccupants voire perçus comme tragiques» suspendue à un clic : activé ou désactivé.






L'horreur numérique ?

« Internet n'a pas élevé les gens au niveau du savoir, mais a au contraire abaissé le savoir à leur niveau. (..) L'esprit se perd face au tsunami des données, incapable de faire la part du bon grain et de l'ivraie. Ce sont, au contraire, les idées les plus farfelues, les rumeurs les plus folles, les contre-vérités les plus grossières qui se diffusent le mieux. (..) En permettant la création aisée, discrète et rapide de communautés d'intérêts, le numérique a délivré les monstres les plus sinistres.

Changer les mots, c'est changer les idées et donc les opinions. Simplifier les concepts, c'est interdire leur compréhension, effacer les nuances et empêcher l'émancipation. Si un mot n'existe plus, la chose nommée disparaît. (..) Il serait très naïf de croire que seuls les régimes autoritaires ont compris le rapport entre langage et pouvoir.(..) Ne voyons-nous pas qu'une bonne partie des efforts de la puissance publique réside dans l'imposition des vocables jugés légitimes pour nommer les choses ? Un exemple parmi d'autres : parler de vidéoprotection au lieu de vidéosurveillance.  Le pouvoir, comme l'avait compris La Boétie, est dans la tête de ceux qui s'y soumettent : la domination est affaire de sens, et les mots sont précisément ce qui crée les structures de représentation. Toute lutte politique se fait à travers les mots. (..) Le choix des vocables n'est jamais neutre.

Plusieurs écoles de Barcelone ont supprimé 200 livres de leur bibliothèque, dont La belle au bois dormant et Le petit Chaperon rouge, jugés « stéréotypés et sexistes ». Une purge équivalente à un tiers de leur catalogue, ce qui représente un inquiétant premier pas. (..) Une civilisation qui commence à trier ses livres, quels qu'en soient les motifs, est en phase régressive..»

Dans Le nouveau désordre numérique Olivier babeau dresse un contrat amer de l'éccélérateur numérique. On peut regretter seulement que ce constat apporte peu de propositions pour y remédier. Un livre qui prête à gravement s'interroger.







Du côté créole

« Jean-Pierre, défenseur acharné du phare de Sainte-Suzanne (La Réunion) apprend que la démolition du monument est programmée.
​Il cherche, par de nombreux moyens plus ou moins réalistes, à contrer le projet, allant jusqu’à envisager d’y mêler sorcellerie et fantômes. Sauf qu’il ne faut pas aller déranger certains sinistres personnages du passé... »

Pierre Develay signe une pièce comique, pour tout public, d’une durée de 1 heure environ.
 avec un décor unique.

​Particularité : le texte écrit initialement en Français a été traduit en créole réunionnais. Original.




Mystère à la cathédrale de Strasbourg

« Le libraire Simon Braun a été retrouvé mort dans la crypte de la cathédrale de Strasbourg. Sous l’œil effaré du grand ange rose, le lieutenant Antoine Meyer et la jeune historienne Emma Parys sont chargés de résoudre l’affaire qui s’avère complexe. Alors que des faits insolites et effrayants se produisent dans la capitale européenne, la piste se tourne vers l’histoire de la cathédrale et de la fameuse horloge astronomique, source de légendes et de mystères.
Emma, belle et captivante et Antoine, surnommé Chechmann découvrent l’existence de la confrérie Hora est dont le libraire était un membre. Ses amis pourront-ils supporter le poids du silence ? Quel lien y a-t-il entre la société secrète et l’assassin ? Meyer et Parys vont allier leurs forces et leurs compétences pour bloquer les rouages de l’engrenage mis en place par le tueur.
Suspects, interrogatoires, peurs, menaces, mensonges… Et si la vérité était ailleurs ? »


L'auteur notamment du roman Frédéric, Ludwig et le troubadour, signe dans Le grand ange rose un roman policier. Françoise Bachmann a été assistante assistante au Service des technologies de l’information puis à la Direction des droits de l’homme au Conseil de l’Europe. 








The Pamelas : dernier album d'un groupe frenchie

Après 10 années et presqu’autant d’albums, le très discret groupe The Pamelas signe un dernier opus dans la lignée musicale des albums précédents, une musique hypnotique, interstellaire..

Bien que les textes soient en anglais pour toucher un public international, la production, la conception et les enregistrements sont 100 % français.

La pochette, très sobre, livre un message d’espoir en guise d’adieu : « Il y a du soleil sous la glace » (« There is sun under the ice »)

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