Que penser du label Création Humaine ?
Le Portail du Livre ne peut qu'encourager la création d'un label protégeant les auteurs de l'intelligence artificielle utilisée à mauvais escient, quelle que soit la provenance de ce label. Mais que penser du label Création Humaine qui tente de s'imposer ? S'il convient de soutenir l'initiative d'un label, il est impératif que celui-ci soit gratuit. Pourquoi ? Contrairement aux ouvrages publiés par les éditeurs ayant pignon sur rue, garants de l'authenticité d'un livre, les plagiats nés de l'IA portent atteinte à priori aux auteurs auto-édités.
Ces auteurs ne sont en rien responsables de l'invention de l'IA ni de son utilisation à mauvais escient, pourquoi devraient-ils en faire des frais ? Un label payant constituerait une nouvelle charge pour des auteurs auto-édités qui sont très souvent, les gros dindons de la farce numérique, avec des recettes quasi-inexistantes et des charges très lourdes. Enfin, demander aux auteurs de porter un label sur leur publication constitue d'ores et déjà une belle publicité gratuite pour le(s) concepteur(s) du label, faut-il de surcroît qu'ils financent une publicité qui ne leur profite en rien ?
Sur la forme : d'accord pour un contrôle humain sur la conformité de l'ouvrage, qui permettra de repérer rapidement les production formatée dans un moule stéréotypé, les auteurs qui n'en sont pas ou ceux qui inondent d'anglicismes leur plagiat revisité pour pallier l'aridité de leur vocabulaire Mais confier à un algorithme le soin de contrôler un autre algorithme laisse craindre que d'authentiques créations soient censurées, selon les paramètres de l'algorithme utilisé. Ancêtres de l'IA, les assistants orthographiques et grammaticaux ont dévoilé depuis des lustres leurs faiblesses, notamment dans l'utilisation des synonymes souvent inadéquats.
Seule une lecture humaine approfondie peut déceler les failles d 'une production sans âme, sans émotion, sans inventivité.