Nos sœurs afghanes et iraniennes...
Plus qu’un livre, c’est un appel à toutes les femmes que lance Fawzia Koofi. Après avoir fui les talibans suite à deux tentatives d’assassinat, l’auteure témoigne et se bat pour ses sœurs emprisonnées par un régime d’une cruauté innommable. Lettres à mes sœurs revient sur le quotidien des femmes condamnées au voile intégral (burqa).
Le retour des talibans au pouvoir après le retrait des forces américaines a été pour les afghanes le coup de grâce. Il leur est interdit d’avoir accès à l’éducation au-delà de 12 ans, d’exercer un emploi, de sortir sans être accompagnées d’un « tuteur », d’utiliser les transports en commun ou de faire entendre leur voix en public en parlant, en chantant, ou en lisant à haute voix. Il leur faut baisser les yeux devant les hommes et se couvrir le visage et le corps intégralement en tous lieux. Placées en détention elles sont victimes de viols et les suicides sont nombreux. L’esclavage sexuel est de mise. Les femmes de plus de 12 ans sont contraintes à des mariages forcés, encouragés par les familles pour lesquelles elles représentent une charge faute de pouvoir prétendre à d’autre avenir que l’enfermement.
On dénombre 90 % de femmes dans les établissements psychiatriques, victimes de ces tortures psychologiques et physiques.
Telle est l’existence des femmes afghanes, dont il est peu fait écho sous un ciel non voilé. Pas plus qu’il est fait écho du sort des femmes iraniennes en soutien desquelles l’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, auteure de Persepolis, a refusé la légion d’honneur, déclarant : « Je serai honorée lorsque tous les défenseurs de la liberté le seront à mes côtés ».