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Académismes : Jacques Guyonnet

. Packaging américain
. Le Nom de la Rose pour les nuls


Packaging américain

   Il y a beaucoup de blogs actuellement, c'est une instance nouvelle de la critique et de la diffusion, des inconnus se mettent en valeur aussi, assez impossible à organiser ou fédérer mais sans doute est-ce mieux ainsi.

    Et quand on voit le boulot que se tape un Jean d'O à son âge {{}}, déplacements, participations dans des salons littéraires pas souvent excitants, on admire son suivi et on commence à réaliser le statut du livre dans une époque de diffusion "folle", déraisonnée. Ne se vend plus que l'image, jamais le contenu. Somme toute l'une des petites et navrantes victoires du packaging américain. A New-York il y avait plus de mille librairies il ne reste que trois ou quatre grandes surfaces. En France et ici aussi, on a vu Lacoste prendre l'étal de Descombes. C'est tout à fait normal pour une telle société et il n'y a même pas lieu de le regretter. Notre destination? Chaos. Je vous rappelle ce qu'en 1966 j'ai dit, à Lyon alors que je dirigeais l'Orchestre de l'Opéra "Le jour où le nombre d'émetteurs approchera le nombre de récepteur nous serons dans le bruit, la chaos humain".



Le Nom de la rose pour les nuls

   A l’heure où Internet et les réseaux sociaux ont pris une place prédominante dans les loisirs des adolescents, les faire revenir à la littérature semblait mission impossible. Et pourtant, les séries Twilight, Harry Potter ou Eragon connaissent des succès immenses. A tel point que la “littérature jeunesse” occupe aujourd’hui une place prépondérante dans les revenus des éditeurs. Dans ce contexte paradoxal, Umberto Eco annonçait en juillet dernier, via un communiqué de son éditeur italien Bompiani, qu’il allait publier une version modifiée de son best-seller mondial, Le nom de la rose (30 millions d’exemplaires vendus à ce jour). Son objectif : alléger le texte tant dans son écriture que dans ses nombreuses citations en latin, afin que le roman soit « plus accessible aux jeunes générations » qui auraient connu le livre sur le web. Paru en octobre dernier en Italie, Le nom de la rose arrive aujourd’hui en France dans sa version « revue et corrigée ». Grasset, qui avait publié le texte original, le sortira en librairie le 25 janvier prochain. L’initiative d’Eco n’avait pas manqué de provoquer de vives réactions dans le milieu littéraire. L’auteur, qui avait cosigné en 2010 avec Jean-Claude Carrière l’essai N’espérez pas vous débarrasser des livres, dans lequel il assurait de la supériorité du livre papier sur les médias numériques, ne semblait pas le plus bienveillant face aux internautes avalés par leur écran. L’initiative avait donc de quoi surprendre, voire choquer, les professionnels du livre. Le romancier et journaliste Pierre Assouline, connu pour la rigueur de ses opinions, avait tiré le premier sur son blog. Eco se serait-il cyniquement convaincu que les jeunes générations du début du XXIe siècle largement numérisées sont déjà moins cultivées que les précédentes au point de leur proposer un Nom de la rose pour les nuls avec qu’il faut de liens hypertexte pour pallier leur ignorance crasse? » s’énervait-il dès l’annonce par Eco de son initiative. « On voit ce que la librairie, l’édition et l’auteur peuvent y gagner, mais la littérature ? On aimerait après cela écouter le professore Eco expliquer à ses étudiants les nécessités de l’écriture, l’économie interne d’un récit, les exigences d’une texte ».