Chers élus, ce qu'ils gagnent vraiment
"Face à la crise, l’heure est à la rigueur. Les élus le répètent : les Français doivent se serrer la ceinture, toutes catégories professionnelles confondues. Toutes ? Non ! Une profession résiste encore et toujours aux régimes drastiques imposés par la conjoncture. Retraites avantageuses et cumulables, salaires confortables et innombrables à-côtés, le personnel politique bénéficie, à l’heure des sacrifices, d’une situation privilégiée. Derrière les indemnités affichées, se cachent nombre d’avantages et de compléments que les représentants de la République, en toute discrétion, n’hésitent pas à maintenir malgré les annonces de réforme.Démagogie ou simple devoir démocratique ? Ce petit guide pratique, précis, vous apprendra, non sans humour, à évaluer des rémunérations, connues ou cachées, d'une profession qui ne connaît pas la crise."
Chers élus, ce qu'ils gagnent vraiment, de Vincent Quivy a été publié chez Seuil en 2010, mais le livre est on ne peut plus brûlant d'actualité. Le journaliste y raconte comment les parlementaires embauchent leur femme ou leurs enfants en tant qu'assistant parlementaire, parfois sans qu'il leur soit nécessaire de fournir le moindre travail. En 2010 l'auteur dénonçait déjà cette forme d'enrichissement personnel « tout à fait légale » (et pour cause les députés et les sénateurs votent les lois qui déterminent leurs propres avantages). Ces assistants familiaux, ou assistés parlementaires sont recrutés sur le crédit collaborateur des élus qui peuvent en disposer comme bon leur semble.
Il n'existe aucun critère de recrutement pour les assistants parlementaires. Cet emploi ne requiert aucune qualification, aucune expérience, aucune compétence.
Une excellente nouvelle pour les nombreux chômeurs sur-diplômés ou sous-diplômés qui peinent à trouver un job.
Ainsi il est « tout à fait légal » qu'un chômeur inscrive sur son CV qu'il prétend en priorité à un emploi d'assistant parlementaire, la prochaine législature offrant un nombre considérable de postes dans ce domaine. Le poste pouvant être rétribué jusqu'à 7000 euros mensuel, sans obligation de présence, n'importe quel demandeur d'emploi peut envoyer sa candidature aux parlementaires nouvellement élus... notamment ceux dont le fond de commerce est de s'attaquer aux chômeurs plutôt qu'au chômage.