ARCHIVES


Auteurs, écrivez, on vous répondra... jamais !
Petit tour du côté des nouveaux éditeurs


  On aurait pu penser qu'internet simplifierait l'examen des manuscrits et les relations auteurs-éditeurs. En effet, il suffit de quelques minutes, allez une petite heure, pour que la lecture en diagonale d'un ouvrage envoyé par mail permette à un éditeur de repérer ses qualités ou ses défauts littéraires. Et il lui suffit de quelques secondes pour indiquer à l'auteur si le manuscrit sera mis en lecture, s'il lui convient ou non quel qu'en soit le motif. Il n'en est rien.
   Ne parlons pas des éditeurs traditionnels qui ont pignon sur rue depuis des lustres et dont on veut bien croire qu'ils soient écrasés de demandes. Mais plutôt de ces nouveaux éditeurs qui, au lieu de cette gestion souple et rapide, prennent un malin plaisir à exiger des auteurs toujours davantage.
    Leur prolifération pousse le Portail du Livre à s'interroger : qui sont ces éditeurs de l'économie numérique qui « croulent sous les manuscrits » ?
En premier lieu, d'ex-auteurs auto-édités... (suite)





L'horreur numérique ?

« Internet n'a pas élevé les gens au niveau du savoir, mais a au contraire abaissé le savoir à leur niveau. (..) L'esprit se perd face au tsunami des données, incapable de faire la part du bon grain et de l'ivraie. Ce sont, au contraire, les idées les plus farfelues, les rumeurs les plus folles, les contre-vérités les plus grossières qui se diffusent le mieux. (..) En permettant la création aisée, discrète et rapide de communautés d'intérêts, le numérique a délivré les monstres les plus sinistres.

Changer les mots, c'est changer les idées et donc les opinions. Simplifier les concepts, c'est interdire leur compréhension, effacer les nuances et empêcher l'émancipation. Si un mot n'existe plus, la chose nommée disparaît. (..) Il serait très naïf de croire que seuls les régimes autoritaires ont compris le rapport entre langage et pouvoir.(..) Ne voyons-nous pas qu'une bonne partie des efforts de la puissance publique réside dans l'imposition des vocables jugés légitimes pour nommer les choses ? Un exemple parmi d'autres : parler de vidéoprotection au lieu de vidéosurveillance.  Le pouvoir, comme l'avait compris La Boétie, est dans la tête de ceux qui s'y soumettent : la domination est affaire de sens, et les mots sont précisément ce qui crée les structures de représentation. Toute lutte politique se fait à travers les mots. (..) Le choix des vocables n'est jamais neutre.

Plusieurs écoles de Barcelone ont supprimé 200 livres de leur bibliothèque, dont La belle au bois dormant et Le petit Chaperon rouge, jugés « stéréotypés et sexistes ». Une purge équivalente à un tiers de leur catalogue, ce qui représente un inquiétant premier pas. (..) Une civilisation qui commence à trier ses livres, quels qu'en soient les motifs, est en phase régressive..»

Dans Le nouveau désordre numérique Olivier babeau dresse un contrat amer de l'éccélérateur numérique. On peut regretter seulement que ce constat apporte peu de propositions pour y remédier. Un livre qui prête à gravement s'interroger.






Louis pouzin : Dire qu'internet aurait pu être français....

Internet aurait pu être une invention française et s'appeler Mitranet. Mais voilà : nul n'est prophète en son pays, notamment un pays où les monstres sacrés passent sous les fourches caudines de sacrés monstres. En 1973, un bourguignon nommé Louis Pouzin invente le concept du datagramme, à l'origine du protocole TCP/IP qui a permis le lancement d'internet. Il le développe à travers le réseau Cyclades, concurrent d'Arpanet (l’ancêtre d’internet) aux USA. Devenu opérationnel en 1975, le concept a permis de tester une interconnection de 25 ordinateurs basés en France, à Londres et à Rome. Ces travaux intéresseront particulièrement les Américains Vinton Cerf et Bob Kahn, réalisant tout le potentiel des recherches de Louis Pouzin et de son équipe, avec qui ils collaborent étroitement.

En 1978, pour des rivalités d'intérêts financiers qui opposent les télécoms au numérique, le gouvernement  Français préférera développer le protocole transpac à l'origine du minitel dont on connaît la finalité. Confisquant les subventions et tous moyens de fonctionnement au monstre sacré, de sacrés monstres offriront au projet Cyclades un enterrement de première classe, couronné de la belle épitaphe dévolue à ceux que la bêtise veut plonger dans l'oubli : « Louis Pouzin ? C'est qui ça ? ».

La même année, Vinton Cerf et Bob Kahn, œuvrant à la refonte d'Arpanet à l’université Stanford, s'inspireront des travaux de Louis Pouzin et de son équipe pour lancer le protocole TCP/IP. Et par la même occasion l'internet d'aujourd'hui. Ainsi, les défuntes Cyclades légueront aux USA l'héritage intégral d'internet et le contrôle de sa gestion (ex : les noms de domaine sont gérés exclusivement par l'ICANN). Ne restera que la liberté d'utiliser le réseau, âprement défendue par Tim Berners-Lee.

Les Cyclades inhumées, Louis Pouzin poursuivra sa carrière en direction d'autres projets pilotes. Mais si l'inventeur est honoré dans bien des pays étrangers dont les États-Unis où ses travaux sont largement reconnus, en France il tombera délibérément dans les oubliettes pendant près de 30 ans. Et pour cause, les sacrés monstres mettront longtemps à digérer le ridicule d'avoir raté l'innovation du siècle et l'opportunité que l'hexagone soit pionnier de l'internet.

Ce n'est qu'en 2003 que le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, en la personne de Claudie Haigneré, s'aventurera à lui remettre la Légion d'honneur, déclarant non sans humour :
« Je vois dans cette cérémonie qui nous réunit ce soir, outre la reconnaissance naturelle que la France doit à ses chercheurs et ingénieurs d'exception, un double symbole. D'abord le symbole d'une recherche telle que je l'appelle de mes vœux : mobile, réactive, originale, sobre et efficace. Ensuite, le symbole d'une France en mouvement, d'une France en avance. »

Plus prestigieuse sera la reconnaissance de la couronne britannique et la récompense décernée en 2013 à Louis Pouzin en même temps qu’à Vinton Cerf, Bob Kahn, Tim Berners Lee et Marc Andreessen, le Queen Elizabeth Prize for Engineering, comparable au Prix Nobel dans le domaine de l'ingénierie.
Internationalement reconnu, le monstre sacré recevra également en 2001 le prix IEEE Internet pour l'invention du datagramme, en 2015 les Lovie Awards pour avoir  « posé la pierre de base la plus importante dans la création d’internet » et en 2016, le Prix de l'homme numérique de l'année décerné par l'Arménie qui a adopté l’internet de nouvelle génération RINA .

En 2018, Chantal Lebrument et Fabien Soyez, tous deux passionnés d'internet, ont consacré une biographie exhaustive et illustrée à notre héro, intitulée  Louis Pouzin - l'un des Pères de l'Internet  et relatant sa carrière, ses travaux, ses projets.

Nombreux sont aujourd'hui les sites qui s'intéressent aux travaux passés ou présents de notre monstre sacré. Mais on s'attardera plus particulièrement sur le site Rina, un projet pour l'internet nouvelle génération qui détaille le projet RINA (Recursive Internetwork Architecture) protocole de communication  plus simple, plus rapide et plus sécurisé que les protocoles utilisés sur Internet.

Sur le site, on pourra lire : À la question de savoir quelles seraient les solutions pour remédier aux dérives actuelles du web, Louis Pouzin répond « qu’il faudrait tout simplement un nouvel internet, qui permette d’offrir des services sécurisés, un Internet basé sur les besoins des gens, à l’abri des monopoles internationaux et des fake news. C’est l’idée du projet RINA, lancé par l’américain John Day, auquel je collabore. Malheureusement, la France est en bas de la liste des pays intéressés par RINA ».
Désespérant...







Authors Guild

Le Portail du Livre soutient l'Authors Guild dans sa croisade contre les plateformes utilisant l'Intelligence Artificielle pour spolier les auteurs. Une class-action a été engagée par des auteurs reconnus qui reprochent à ces plateformes de copier leurs œuvres, des œuvres protégées, sans leur autorisation et sans compensation. Pire, certains de ces auteurs reconnus ont même vu leur style plagié dans des ouvrages qu'ils n'ont jamais écrits, ouvrages publiés sous usurpation de leur propre identité. ’

The Book Portal supports the Authors Guild in its crusade against platforms using Artificial Intelligence. A class action has been initiated by famous authors who accuse these platforms of copying their works without their permission and without compensation.





Mythologie interactive

Voici un livre présenté sous forme d’imagerie interactive pour tout savoir sur la mythologie gréco-romaine et les mythologies égyptienne, scandinave ou indienne : la création du monde, les dieux et déesses, les héros et leurs incroyables aventures, les créatures fantastiques.

L'application "L'imagerie interactive" permet, grâce à un système de réalité augmentée et à la caméra d'un smartphone ou d'une tablette, de donner vie à quatre pages du livre, en enrichissant le contenu des pages avec des activités ludo-éducatives interactives, des jeux, des quiz, des sons et des animations. Tout un programme pour l'éveil des petits !

Spécialiste de la Chine, Sabine Jourdain s'est passionnée pour le pays et ses habitants dès l'enfance et a commencé à apprendre le chinois à l'âge de 14 ans. Auteur, elle a écrit plusieurs documentaires et récits pour la presse jeunesse, ainsi que des ouvrages d'histoire pour tout public que l’on retrouvera sur son site. Initiative originale.







Du côté créole

« Jean-Pierre, défenseur acharné du phare de Sainte-Suzanne (La Réunion) apprend que la démolition du monument est programmée.
​Il cherche, par de nombreux moyens plus ou moins réalistes, à contrer le projet, allant jusqu’à envisager d’y mêler sorcellerie et fantômes. Sauf qu’il ne faut pas aller déranger certains sinistres personnages du passé... »

Pierre Develay signe une pièce comique, pour tout public, d’une durée de 1 heure environ.
 avec un décor unique.

​Particularité : le texte écrit initialement en Français a été traduit en créole réunionnais. Original.








The Pamelas : dernier album d'un groupe frenchie

Après 10 années et presqu’autant d’albums, le très discret groupe The Pamelas signe un dernier opus dans la lignée musicale des albums précédents, une musique hypnotique, interstellaire..

Bien que les textes soient en anglais pour toucher un public international, la production, la conception et les enregistrements sont 100 % français.

La pochette, très sobre, livre un message d’espoir en guise d’adieu : « Il y a du soleil sous la glace » (« There is sun under the ice »)







L'ami de Jeanne... d'Arc


« Le nom de Gilles de Rais est bien sur connu de tous. Il a inspiré de nombreux récits le plus souvent monstrueux comme "barbe bleue". Pourtant Gilles de Rais n’est pas qu’une légende, il a bel et bien existé, entre autre il a été un des plus proches compagnons d’armes de Jeanne d’Arc. Il a été également un important seigneur de l’Ouest, propriétaire de nombreux château de Bretagne à l’Anjou.»

Élie Durel est passionné par l’histoire et le patrimoine de France. Il est l’auteur de romans et récits historiques, de beaux livres, d’almanachs de la France et de région, de fictions en lien avec l’histoire. Dans l'ouvrage Le mystère Gilles de Rais l'historien se penche sur ce sulfureux personnage à partir de sources très documentées.







Un chevel, des cheveux...


« L’amour de la langue, c’est la pratiquer dans toute son extension potentielle. Si on voulait que le Français revienne à la mode, il faudrait le libérer de son image de rigueur un peu vieillotte… Si on voulait qu’il retrouve sa place de langue européenne d’usage, il faudrait provoquer un nouvel intérêt pour cette langue en lui inculquant de nouvelles logiques de fonctionnement... »

Dans Osons libérer le Français, Jean-Pierre Ceton se pose en défenseur de la réforme orthographique de 1990 sur laquelle  les puristes de la langue française ne cessent de revenir. Et pour cause : il faut reconnaître qu’entre les règles grammaticales classiques et les règles grammaticales consécutives à la réforme les utilisateurs de la langue français ne savent tout bonnement plus comment écrire, ni parfois même comment s’exprimer correctement. Il faut reconnaître qu’une lettre de motivation rédigée en français simplifié interpelle négativement l’employeur tout comme un site internet rédigé sous la même forme affaiblit la crédibilité de son concepteur. Et pire, s’il s’agit d’un site commercial, peut repousser un client soupçonneux quant à l’origine de celui-ci (défense du consommateur oblige).

L’ouvrage de l'auteur n’en reste pas moins une réflexion pertinente quant aux complexités de la langue française. L’écrivain Jean-pierre Ceton dirige la revue littéraire en ligne Lettre au lecteur






Homéopathie: qui était Hahnemann?

Voilà un site qui nous éclaire sur Christian Friedrich Samuel Hahnemann, le fondateur de l'homéopathie en 1796, une médecine clouée au pilori deux siècles plus tard. On apprendra notamment que le jeune Samuel se voit accorder une bourse d'étude pour ses qualités d'assiduité et d'intelligence par le roi de Saxe. Passionné par la recherche scientifique et attiré par la médecine, il se lance dans la pratique de « l'art de soigner », mais devant la résistance des maladies, il doute de la valeur des remèdes et des théories enseignées. Il obtient son diplôme et devient le médecin personnel du baron de Brukenthal, puis se consacre à l'écriture. Au jeune médecin qui parlait sept langues, un éditeur propose la traduction de l'ouvrage d'un scientifique écossais sur le quinquina du Pérou. En contradiction avec l'auteur, et s'appuyant sur les théories d'un certain Hyppocrate (« Les semblables sont guéris par les semblables ») Hahnemann expérimente sur lui-même un traitement: l'homéopathie est née. La publication de la bible de l'homéopathie, « L'Organon », lui attire les foudres de ses pairs de la médecine officielle, ce malgré de nombreux succès de guérison, dont notamment le traitement homéopathique du choléra. Hahnemann introduit le second principe qui repose sur le fait que le médicament agit par sa nature et non par la quantité ingérée, théorie qui vaudra aux obscurantistes de tous acabits de réduire l'homéopathie à de l'eau et du sucre, pendant deux siècles et jusqu'à nos jours. En 1835, il s'installe à Paris où son appartement exigu connaît la ruée des malades, des admirateurs et des médecins venus s'instruire sur ce nouvel art. C'est dans la capitale que le scientifique érudit, qui craignait de voir l'oeuvre née de son patient labeur disparaître avec lui, mourra en 1843. Il sera inhumé au cimetière du Père Lachaise, pauvrement et sans cortège. Sept ans après sa mort, la ville de Leipzig d'où il avait été chassé, lui élèvera une statue.






Léonard de Vinci, les derniers jours d'un génie


Léonard de Vinci a soixante-quatre ans lorsqu’il répond à l’invitation de François 1er, alors au sommet de sa puissance. Le roi de France installe le génial vieillard au château du Cloux (aujourd’hui le Clos-Lucé) à Amboise et lui donne le titre de « Premier peintre, ingénieur et architecte du roi ». Durant les deux années et demie qui lui restent à vivre, l’auteur de La Joconde est toujours aussi prolifique, il organise des fêtes à la gloire de son ami le roi et conçoit des projets grandioses : une nouvelle capitale royale à Romorantin en Sologne et le château de Chambord, une œuvre d’art unique au monde. Le palais royal et la ville nouvelle de Romorantin sont restés à l’état d’étude sur le papier et Léonard de Vinci ne verra pas la construction de Chambord dont certains aspects laissent à penser qu’il est bien l’auteur des plans, au moins partiellement.

Quel livre choisir sur l'excellent site d’Elie Durel, historien et romancier ? Le récit consacré à la Tigresse bretonne, « Jeanne de belleville, corsaire par amour » ? Celui qui nous éclaire sur « L’autre fin des Romanoff » et la survie de l’une des Grandes-Duchesses qui ne serait pas Anastasia ? Où celui mettant en scène deux personnages que tout oppose Jeanne d’Arc et Gilles de Rais, « les amants du Val de Loire ?  Le lecteur n’aura que l’embarras du choix pour satisfaire sa gourmandise historique, et notamment l’une des dernières publications consacrée aux derniers jours de  Léonard de Vinci.