LE FAIRE CORRIGER
Coquilles vides

     Faites-vous relire !!! Nous vivons l'époque de l'écriture SMS, à la limite supportable dans les chats, mais dont les effets sont désastreux dès lors qu'il s'agit de solliciter un interlocuteur pour une démarche administrative, un emploi, de rédiger un mémoire, une thèse, ou écrire un livre.

     On ne compte plus le nombre de manuscrits refusés par les éditeurs, ni de thèses ou de mémoires recalés, en raison de l'orthographe. Sans compter les auteurs auto-édités qui, en s'épargnant la plus modeste relecture, vont droit dans le mur des invendus.

     La qualité d'écriture n'aurait-elle plus d'importance aux yeux des lecteurs?

     Faux. Des erreurs orthographiques, grammaticales, des erreurs de styles, dénotent des insuffisances qui, au mieux, ridiculisent celui ou celle qui en est l'auteur, au pire, le condamnent à la trappe.

     Pourquoi ? Tout lecteur a ce défaut, ou cette qualité, d'avoir un regard neuf sur le texte qui lui est présenté. Ce regard neuf sera heurté par une erreur grossière, au point qu'il en viendra à focaliser sur celle-ci, à s'interroger, à perdre le fil conducteur du contenu, et enfin à douter de la qualité, de la capacité, de la compétence ou de l'expérience de son auteur.

TOUS LES ECRITS CONTIENNENT DES COQUILLES

     Des coquilles certes. C'est l'écriture journalistique, instantanée, qui peut se permettre ce genre d'erreurs à condition de ne pas trop en abuser. On pardonnera également à un auteur de renom, abonné au best-seller, des dérapages ici ou là. Mais s'agissant d'un auteur inconnu ou débutant, comme d'un futur impétrant, le verdict du lecteur sera impitoyable et condamnera au rejet du texte dans sa globalité, voire des textes futurs car ils porteront la marque du débutant, de celui qui ne maîtrise pas son sujet.

     Les livres des plus grands auteurs, publiés chez les plus grands éditeurs, comportent des fautes. S'appuyer sur ces auteurs, ces éditeurs, pour s'épargner une relecture au prétexte que ça passera bien si ça passe pour eux, est une erreur stratégique parfois impardonnable. Mieux vaut éviter les coquilles pour éviter que le manuscrit ne devienne une coquille vide aux yeux des éditeurs comme aux yeux des lecteurs.

ECONOMIE DE RELECTURE = MAUVAISE ECONOMIE

     S'apercevoir de ses erreurs quand on soutient une thèse ou un mémoire peut déboussoler le candidat au moment de l'oral. Mais il est trop tard pour intervenir.

     L'auteur d'un livre peut, quant à lui, corriger les fautes avant un second tirage. Mais il lui en coûtera un supplément assez lourd, car il ne s'agira plus d'une réimpression à l'identique, mais d'une impression considérée comme initiale. Or, dans neuf cas sur dix, un auteur qui n'aura pas fait corriger son livre au préalable, s'apercevra des bourdes une fois le livre imprimé en main. La raison en est bien simple : la présentation d'un livre tapuscrit est différente de celle d'un livre imprimé, au point que l'auteur est lui-même confronté au fameux regard neuf qu'il portera sur son propre ouvrage. Et il n'y a rien de plus douloureux que de voir son oeuvre, enfin dans la forme finale, truffée d'erreurs dues à un manque de relecture.

FAITES-VOUS RELIRE !!!

     Avant de vous lancer, demandez à une personne de votre entourage compétente de relire votre texte. Son regard neuf vous révélera bien des surprises.

     Si vous n'avez pas cette perle dans votre entourage, faites appel à des correcteurs qualifiés. Il vous en coûtera ? Bien moins que vous ne l'imaginez....

PS : nous remercions un de nos lecteurs de nous avoir signalé 4 coquilles dans le présent article... que nous nous sommes empressés de corriger.